Bienvenue à notre interview du Dr Sébastien Hascoet, chef de service de cardiologie pédiatrie et médecin en cathétérisme et rythmologie à l’Hôpital Marie-Lannelongue. Dans cet entretien, le Dr Hascoet nous présentera les spécificités de la cardiologie pédiatrique et d’un des 7 centres médico-chirurgicaux pour les cardiopathies congénitales en France. Il nous parlera également des pathologies prises en charge, des avancées médicales, des moyens technologiques et humains mis en place pour assurer des soins de qualité, ainsi que des projets phares que nous pouvons soutenir.
Pouvez-vous nous présenter votre service ?
“[…] le souhait d’être toujours à la pointe pour les soins chirurgicaux et interventionnels pour ces patients.”
Cet hôpital était, dès le départ, dédié aux enfants et nous y faisions de la chirurgie cardiaque et thoracique. De plus, de nombreuses premières fois en matière d’opérations complexes y ont été faites : 1ère opération à cœur ouvert sur un enfant (1955), 1ère pose d’une valve mécanique en Europe (1962), … Et plus récemment, en 2020, nous avons réalisé la 1ère correction percutanée d’une malformation cardiaque, appelée fermeture percutanée des CIA sinus venosus. Cela montre qu’il s’agit d’un pôle centré sur l’innovation, le développement, le souhait d’être toujours à la pointe pour les soins chirurgicaux et interventionnels pour ces patients.
“Nous avons donc une continuité dans la prise en charge de l’enfant à l’adulte, ce qui est une spécificité de notre centre”
Le pôle des cardiopathies congénitales a pour vocation de prendre en charge les malformations cardiaques, congénitales du nouveau-né jusqu’à l’âge adulte.
Il est organisé de façon intégré, c’est-à-dire que sur les 40 lits d’hospitalisation traditionnelle, cela va comporter :
- un secteur pour les nourrissons ;
- un secteur pour les enfants ;
- un secteur dédié pour les adultes avec une cardiopathie congénitale.
Ce fonctionnement induit donc une prise en charge du nourrisson à l’âge adulte avec une malformation. Nous avons donc une continuité dans la prise en charge de l’enfant à l’adulte, ce qui est une spécificité de notre centre.
En France ou à l’étranger, les centres vont généralement séparer la partie pédiatrique de la partie adulte, et parfois même ils seront sur des sites différents.
Il y a aussi une unité de réanimation spécifique des cardiopathies congénitales, qui va gérer en post opératoire.
“[…] un des plus gros centres en Europe dans ce domaine”
Le service assure :
- environ 1000 chirurgies spécifiques aux cardiopathies congénitales par an, ce qui le place parmi un des plus gros centres en Europe dans ce domaine ;
- 700 à 800 interventions par an pour ce qui est de l’intervention endovasculaire mini invasive, ce qui une fois de plus le positionne comme un centre à gros volume en Europe.
L’Hôpital Marie-Lannelongue est connu dans le monde entier sur cette thématique des cardiopathies congénitales puisque cela a été un des centres précurseurs pour leur prise en charge.
“[…] l’Hôpital Marie-Lannelongue est le seul centre en Île-de-France qui est capable de faire tout ce qui existe en cardiologie, du nouveau-né à l’âge adulte […]”
D’ailleurs, notre pôle, un centre à gros volumes, est le plus gros centre pour la prise en charge des enfants et adultes avec cardiopathie congénitale en France en termes de volume de patients pris en charge.
Sur les classements du Point, nous étions classé 1er pour la chirurgie cardiaque congénitale donc le pôle est aussi référencé régulièrement. Cela contribue au classement en cardiologie dans le News Week ainsi que dans les classements internationaux car l’Hôpital Marie-Lannelongue est le seul centre en Île-de-France qui est capable de faire tout ce qui existe en cardiologie, du nouveau-né à l’âge adulte : chirurgie, greffe, insuffisance cardiaque, endocardite, cathétérisme, rythmologie, … Pour cette dernière, il s’agit d’une nouveauté et nous avons obtenu une autorisation de rythmologie de niveau D, qui est le plus haut niveau, pour les cardiopathies congénitales mais également pour la cardiologie adulte non congénitale. Nous avons été très soutenu par l’ARS pour ce développement.
“[…] un centre constitutif du réseau des maladies rares M3C pour les cardiopathies congénitales complexes.”
Nous sommes également un centre constitutif du réseau des maladies rares M3C pour les cardiopathies congénitales complexes.
Et, au sein de la filière maladies rares cardiogènes, nous nous occupons de tout ce qui est maladies cardiaques héréditaires.
Nous sommes également centre de compétences pour l’arithmologie des cardiopathies congénitales, la rythmologie pédiatrique et pour les cardiomyopathies de l’enfant.
Les malformations cardiaques sont diagnostiquées avant la naissance dans environ 70% des cas. Nous œuvrons donc avec toutes les équipes prénatales et obstétriques pour organiser l’accouchement des enfants avec malformation cardiaque.
Notre filière s’intégrant dans l‘environnement de l’Université Paris Saclay, comprenant tout le bassin Paris sud, notre partenaire est l’Hôpital Antoine-Béclère, qui est à 500m de notre hôpital.
Notre collaboration avec l’hôpital Antoine-Béclère est tellement étroite que notre équipe reste présente sur place pour valider les modalités de prise en charge périnatale. Nous avons des chambres parents-enfants permettant à la mère de récupérer la première nuit. Dès qu’au niveau obstétrical, tout est bon, elle va être transférée et se retrouve avec son enfant à l’Hôpital Marie-Lannelongue. Quant au père, il peut tout à fait dormir avec l’enfant également. Il n’y a donc pas de séparation parentale.
Pour ce qui est de certaines complications des adultes, comme l’hypertension artérielle pulmonaire, nous travaillons avec le centre de référence, Le Kremlin-Bicêtre, rattaché à l’Université Paris Saclay pour le programme de transplantation cœur-foie pour certains patients. Parfois, nous travaillons aussi avec l’équipe de réanimation pédiatrique spécialisée dans tout ce qui est assistance de l’enfant.
Dans ce même environnement, nous travaillons en lien avec l’Hôpital Paul Brousse pour tout ce qui relève de la réanimation de l’enfant.
Donc nous avons tout un environnement de prise en charge intégré autour de la prise en charge dans l’environnement Paris Saclay.
Pour finir sur ce point, notre relation avec Paris Saclay (7e université dans le monde au classement de Shanghaï) induit un lien académique puisque notre centre forme également beaucoup, notamment en faisant de l’enseignement en cardiologie et en pédiatrie pour les pour les étudiants en médecine du Kremlin Bicêtre. Il y a aussi de futurs experts venant d’autres pays qui viennent se former sur nos techniques pour repartir dans leur pays ensuite, comme pour la chirurgie ou le cathétérisme. Et, bien évidemment, nous sommes un centre formateur pour la prise en charge des cardiopathies congénitales.
Concernant les effectifs du pôle, nous sommes à peu près 200 à y travailler. Nous avons notamment :
- l’équipe chirurgicale composée de 4 chirurgiens, sans compter les assistants ;
- l’équipe médicale composée d’une dizaine de médecins ;
- l’équipe de cathétérisme composée de 2 médecins à temps plein et 1 assistant ;
- l’équipe de rythmologie composée de 3 médecins.
Donc il y a une équipe bien étoffée, ce qui est un élément important dans le contexte actuel de pénurie de médecins et de soignants. Nous bénéficions ainsi d’une continuité de soins, favorisée par le fait que nous sommes un centre avec un fort volume d’interventions.
Le recrutement de patients est multiple :
- Ancrage locale dans Paris, et plus largement dans la région Île-de-France
- Interrégional, notamment lorsqu’une région ne dispose pas d’un centre de chirurgie cardiaque (ex : la Normandie) ou alors des centres qui ont de la chirurgie cardio-pédiatrique mais qui ont besoin d’un centre expert pour une pathologie plus complexe
- National
- Partenariats avec les DOM-TOM. On prend notamment en charge des enfants qui viennent de Mayotte, Martinique pour lesquels il y a une collaboration étroite.
- International avec un lien étroit avec Mécénat Chirurgie Cardiaque dont la moitié des enfants du mécénat, et en particulier les plus complexes, sont hospitalisés à Marie-Lannelongue. Ce lien va même au-delà de la prise en charge des enfants car il y a une participation de la Fondation Hôpital Saint-Joseph au financement des interventions des enfants qui sont opérés à l’Hôpital Marie-Lannelongue
Quelles sont les principales pathologies prises en charge ?
“[…] une filière de cardiopathies congénitales, qui prend en charge des malformations cardiaques congénitales, quel que soit l’âge […]”
Nous sommes une filière de cardiopathies congénitales, qui prend en charge des malformations cardiaques congénitales, quel que soit l’âge (nouveau-né, enfant, adolescent, adulte).
Grâce au progrès de la prise en charge des nouveau-nés avec des malformations, il y en a 95% qui vivent jusqu’à l’âge adulte, avec parfois la nécessité d’avoir des réinterventions chez les enfants qui vont être opérés dans l’enfance, ou encore des conséquences de leurs pathologies : insuffisance cardiaque, hypertension pulmonaire, des infections sur le matériel qui a été installé dans le coeur, changement du matériel (pour qu’il s’adapte au corps qui évolue en grandissant), …
D’autre part, des malformations cardiaques peuvent être découvertes tardivement à l’âge adulte car certaines malformations peuvent être asymptomatiques, donc sans signe clinique durant l’enfance.
C’est pour cela qu’il y a tout un spectre qui va du nouveau jusqu’à l’âge adulte où nous pouvons avoir besoin de soins lourds.
Parmi les pathologies prises en charge, nous avons :
- la transposition des gros vaisseaux, une malformation congénitale phare : Elle est diagnostiquée en prénatal et nous organisons une intervention à la naissance par cathétérisme en salle de naissance. Une semaine après, le chirurgien va réparer la cardiopathie. Donc il va opérer à une semaine de vie. Il y en a plus de 1000 qui ont été faites à l’Hôpital Marie-Lannelongue.
- la tétralogie de Fallot, une cardiopathie congénitale fréquente
- les C.I.A. (Communication Inter-Atriale ou Communication Inter-Auriculaire), d’autres cardiopathies fréquentes et sur lesquelles nous disposons d’une expertise au niveau du cathétérisme
Quelles sont les avancées médicales récentes et nouvelles techniques que vous mettez en place pour améliorer le diagnostic et le traitement des patients dans votre spécialité ?
“Pour améliorer le diagnostic […] cela passe par un renforcement du diagnostic prénatal […]”
Pour améliorer le diagnostic, il est évident que cela passe par un renforcement du diagnostic prénatal en particulier, s’appuyant donc sur une collaboration au sein des équipes et dans le réseau de nos experts.
“Toute cette [imagerie, échographie 2D et 3D, IRM, 4D flow] permet une évaluation complète et précise des patients.”
Le 2e point concerne l’évaluation des nourrissons, enfants ou adultes, avec une cardiopathie congénitale et bien préciser les lésions et ce qu’il va falloir faire.
On travaille désormais sur de l’imagerie, ce qu’on appelle multimodalité, donc on va travailler en échographie 2D et 3D, mais on va aussi travailler avec le secteur de radiologie cardio-vasculaire, qui est assez fort sur tout ce qui est de l’ordre de la cardiopathie congénitale. Ils ont notamment des techniques poussées de scanner avec reconstruction 3D et de d’IRM, qu’on appelle 4D flow, c’est-à-dire que ce sont des IRM qui sont capables d’analyser les flux dans le cœur. C’est un outil particulier, qui n’est pas disponible partout. C’est un outil très bien développé à l’Hôpital Marie-Lannelongue. Toute cette technologie permet une évaluation complète et précise des patients.
“[…] nous pouvons nous appuyer sur des méthodes de reconstruction 3D et d’impression 3D.”
Lorsque cela le nécessite, sur des cardiopathies plus complexes, nous pouvons nous appuyer sur des méthodes de reconstruction 3D et d’impression 3D. Nous avons des partenariats avec un cardiologue qui a créé une start-up s’appelant 3D Earth Modeling et basé à Nîmes, et nous travaillons avec lui pour modéliser et imprimer en 3D les cardiopathies complexes pour préparer ou simuler des interventions complexes pour anticiper sur des nouveautés.
“Nos chirurgiens vont pousser toutes les techniques chirurgicales pour essayer de réparer de la manière la plus proche de la nature, de la physiologie”
Les avancées médicales récentes se portent sur 3 aspects :
- aller chercher des gestes chirurgicaux toujours plus complexes sur les cardiopathies, qui étaient étiquetées comme non réparables sur lesquelles les chirurgiens vont pouvoir désormais arriver à réparer. Nos chirurgiens vont pousser toutes les techniques chirurgicales pour essayer de réparer de la manière la plus proche de la nature, de la physiologie ;
- développer une expertise dans tout ce qui relève des techniques de réparation des valves cardiaques congénitales : plutôt que de mettre des valves mécaniques qui peuvent se heurter à des complications, ils essaient de réparer les valves des enfants, donc réparer la valve mitrale et la valve aortique, ce qu’on appelle les plasties valvulaires.
- réaliser les actes de transplantations cardiaques de l’enfant et de l’adulte, avec parfois des transplantations combinées lorsque plusieurs organes sont touchés. Nous faisons partie des rares centres à faire de la transplantation coeur-foie pour les patients avec une cardiopathie congénitale, ou transplantation cœur-poumon pour les patients qui ont des complications de type hypertension artérielle pulmonaire. Nous sommes un des centres uniques au monde à proposer ce programme de transplantation cœur-poumon pour les patients avec cardiopathie congénitale et hypertension artérielle pulmonaire et les résultats sont intéressants.
“[…] nous allons davantage vers solutions mini-invasives […]”
Sur l’aspect cathétérisme :
- nous avons développé de nouvelles procédures que l’on peut faire désormais par les vaisseaux sans avoir besoin d’opérer à cœur ouvert. Donc nous allons davantage aller vers des solutions mini invasives, endovasculaires, percutanées par cathétérisme.
Nous avons réalisé cela notamment pour certaines formes de CIA sinus venosus, une cardiopathie autrefois opérée uniquement à cœur ouvert et, depuis 2020, on développe une méthode par les vaisseaux endovasculaires. Depuis, nous avons réalisé une soixantaine d’interventions et nous portons un programme de recherche clinique multicentrique français sur lequel on développe cette nouvelle procédure et pour lequel on a développé un dispositif médical qui est dédié. Dans ce cadre, nous avons travaillé avec une entreprise qui nous a aidé à mettre un dispositif médical, un stent, dédié pour la prise en charge de cette cardiopathie. Nous l’avons développé sur nos modèles 3D puis, ensuite, nous l’avons appliqué chez la patient adulte. Ce projet se nomme Optivenosus et se fait avec les sociétés savantes : filiale de cardiologie pédiatrique et congénitale, la Société Française de Cardiologie, la Fédération française de Cardiologie, sous l’égide de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) ; - nous avons fait un travail sur le remplacement de la valve pulmonaire par les vaisseaux, qui est souvent retirée complètement lorsque nous réparons une tétralogie de Fallot par exemple. Nous avons désormais plein de nouvelles solutions pour le faire directement par les vaisseaux, sans avoir besoin d’opérer à cœur ouvert. Nous sommes un centre phare, de référence, en Europe pour la pratique de ce remplacement valvulaire pulmonaire, pour lequel il y a eu des investissements réalisés par les Hôpitaux Saint-Joseph & Marie-Lannelongue, qui ont permis de faire bénéficier nos patients de ces avancées.
“[…] s’appuie sur des outils d’imagerie et de reconstruction de l’activité électrique du coeur de façon très perfectionnée […]”
Je tiens également à toucher un dernier mot sur la rythmologie. En effet, pour tous les troubles du rythme des enfants et adultes avec cardiopathie congénitale, une innovation a été mise en place depuis 2018 à l’Hôpital Marie-Lannelongue et s’appuie sur des outils d’imagerie et de reconstruction de l’activité électrique du cœur de façon très perfectionnée, de façon à ce que les gestes, pour supprimer ces arythmies, soient extrêmement précis chez l’enfant ou l’adulte qui a été multi-opéré avec plein de cicatrices dans le cœur.
Pouvez-vous nous parler des équipements médicaux et des installations de pointe que votre hôpital met à disposition pour assurer des soins de haute qualité, notamment pour les pathologies complexes ?
Notre hôpital met à disposition :
- 2 salles de chirurgie cardiaque dédiées, qui permettent de faire de la chirurgie sous circulation extracorporelle du nouveau-né jusqu’à l’âge adulte. Donc, cela permet de faire environ 2 blocs par jour dans chaque salle, soit à peu près 20 interventions par semaine, ce qui est un volume considérable ;
- 1 salle de réanimation des cardiopathies congénitales dédiée ;
- 1 salle de cathétérisme dédiée, qui a la particularité d’avoir un capteur de radiologie qu’on appelle biplan permettant de guider de façon précise les gestes complexes de cathétérisme endovasculaire. Elle est également équipée de plein de solutions de fusion d’images, ce qui nous permet d’être extrêmement précis et de pouvoir aller pousser sur des interventions de plus en plus complexes.
Dans le nouvel hôpital, il y aura une salle de rythmologie dédiée spécifiquement pour les interventions de rythmologie, que ce soit de la pose de pacemaker ou les activités d’ablation de troubles du rythme, avec avec tous les outils de reconstruction électrique 3D nécessaires pour guider ces interventions au mieux.
Quels sont les moyens qui caractérisent votre hôpital et qui contribuent à offrir un environnement propice au rétablissement et au bien-être des patients ?
L’hôpital met à disposition des infrastructures de grande qualité qui nous permettent de prodiguer aux patients les meilleurs soins possibles, avec cet environnement de filières intégrées, les salles d’intervention que l’on a à notre disposition, …
Le second point concerne les lits d’hospitalisation. Ce sont des chambres parents-enfants, donc on a la volonté au sein de la filière, de respecter le lien entre les parents et les enfants et de permettre aux enfants d’être accompagnés de leurs parents, ce qui est un point important pour le bien-être des patients.
“[…] nous insistons fortement sur la bienveillance à avoir des soignants vis-à-vis des enfants et de la famille pour mettre au centre de notre prise en charge les préoccupations des patients et de leur famille.”
Le 3e point est le fait que le personnel soignant est spécialisé sur son domaine, donc ils connaissent bien les anomalies.
Ce point permet de mettre en confiance et de mieux accompagner (et plus facilement) les enfants. Cela peut faire peur lorsque nous parlons de cardiopathies congénitales complexes mais, lorsque vous avez un soignant formé et qui connaît bien l’anomalie, et donc à une aisance à en parler, cela peut permettre au patient d’être en grande confiance.
Par ailleurs, nous insistons fortement sur la bienveillance à avoir des soignants vis-à-vis des enfants et de la famille pour mettre au centre de notre prise en charge les préoccupations des patients et de leur famille.
“[…] une continuité de soins entre les enfants et les adultes […]”
Autre point non négligeable sur lequel je souhaite insister, c’est le fait qu’il y ait une continuité de soins entre les enfants et les adultes, ce qui permet de conserver – tout au long de sa vie – le même hôpital, le même médecins, la même équipe, le même suivi. Le programme de transition, développé par les hôpitaux, est ainsi facilité.
Ensuite, pour que l’environnement de soins soit adapté et agréable, nous faisons en sorte de créer un environnement bienveillant par la décoration, des programmes (comme la possibilité d’avoir des petites voiturettes pour aller au bloc de cathétérisme), …
Il y a également des associations qui nous accompagnent en faveur du bien-être des patients. Il y a notamment les blouses roses qui viennent lire des histoires, faire des activités (comme du dessin) avec les enfants.
Toujours sur ce thème, nous disposons aussi d’une salle de jeu, pour permettre un environnement plus agréable pour l’enfant et sa famille.
Toujours dans l’idée de modernité et de bien-être, nous essayons au maximum de raccourcir les durées de séjour, c’est-à-dire que nous avons développé le fait de faire rentrer les enfants le matin pour les interventions mini invasives, dès que possible, pour leur permettre justement d’éviter de passer des nuits supplémentaires à l’hôpital de façon non nécessaire.
Nous travaillons avec le Centre pédiatrique du Château des Côtes, à Les Loges-en-Josas (78), spécialisé dans la réadaptation des enfants, qui permet de les diriger rapidement vers le parcours post-opératoire. Ensuite s’engage tout un protocole de réadaptation pour retrouver la capacité à faire une activité physique rapidement notamment.
Dans la perspective d’une collecte de dons, quel est le projet phare à soutenir et qui pourrait contribuer à l’amélioration des soins et des traitements pour vos patients ?
Actuellement, le projet phare est le changement d’hôpital et donc la nouvelle construction du nouvel hôpital. Nous avons besoin de lever des fonds de façon importante pour que ce nouvel environnement soit le plus rassurant et bienveillant pour nos jeunes patients possible par la décoration, la signalétique, des chambres, des salles de cathétérisme ou d’interventions dédiées, … dans un ensemble chaleureux et et harmonieux.
Le second point de levée de fonds est celui de la recherche de développement de nouveaux dispositifs et de nouvelles interventions mini-invasives par les vaisseaux.
Pour ce faire, nous nous appuyons sur MALIC, notre centre d’innovation « médecins-ingénieurs », inauguré en 2024, qui a vocation à développer la recherche autour de tout ce qui relève de la bio-ingénierie, le développement des dispositifs médicaux (comme le poumon artificiel), le développement de nouvelles interventions par les vaisseaux, … Au sein de ce centre MALIC, nous disposons d’une salle de cathétérisme expérimentale sur laquelle nous pouvons travailler et nous entraîner sur des modèles 3D, notamment dans le cadre de nouvelles procédures complexes. Dans ce centre, nous sommes donc en mesure de développer les dispositifs médicaux, les utiliser pour les patients, les valider et établir les premières études cliniques. Pour le développement des dispositifs médicaux les plus performants, nous collaborons avec les ingénieurs de la Centrale Supélec, Polytechnique, mais également avec des industriels.
Il y a une continuité dans les travaux avec les Professeurs Olaf Mercier et Julien Guilhaire.